Secteur Fortifié
SFAM - SF Alpes-Maritimes
Maître d'ouvrage
MIL - CORF
Constructeur
Entreprises civiles
Commune
SAINTE AGNES (06500)
Coordonnées
43.801276 - 7.463199
Validité information
Verifié
Niveau de réalisation en 1940
Construit
Notes et informations
ARMEMENT, Spécificités
Avec son artillerie sous casemate : canons-obusier de 135 et 75, mortiers de 81, le bloc de combat sud, bloc 2, est le bloc d'artillerie le plus puissamment armé de toute la ligne Maginot.
CONSTRUCTION, Cout
Le cout de construction de l'ouvrage de Sainte Agnés s'est elevé à 16 821 000 Frs de francs de l'époque
CONSTRUCTION, Description
L'ouvrage de Sainte Agnés est un ouvrage d'artillerie CORF composé de quatre blocs reliés par galerie et de deux blocs séparés.
Bloc 1: Entrée
Ce bloc est un bloc d'entrée type Alpes, prévu pour le matériel, les munitions et les hommes.
Il est ravitaillé par camions, le déchargement se faisant dans le hall d'entrée.
- 3 créneaux pour fusil mitrailleur 24/29
- 1 cloche LG (non équipée)
Bloc 2 : Casemate d'artillerie Sud
Bloc d'artillerie flanquant en direction de Menton
- 2 mortiers de 75mm modèle 31
- 2 mortiers de 81mm
- 2 lance-bombes de 135mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuse Reibel MAC 31
- 1 cloche LG (non équipée)
- 1 cloche GFM (Fusil mitrailleur 24/29 et mortier de 50)
- 1 cloche observatoire d'artillerie VDP (Vision Directe et Périscopique)- créneaux optiques vers Roquebrune et Mont Agel
Bloc 3 : Casemate d'artillerie Nord
Bloc d'artillerie flanquant vers Castillon situé sous les ruines du chateau de Sainte Agnés
- 2 mortiers de 75mm modèle 31
- 2 mortiers de 81mm
- 1 créneau pour jumelage de mitrailleuse Reibel MAC 31
- 1 créneau pour FM 24-29
- 1 cloche GFM (Fusil mitrailleur 24/29 et mortier de 50)
- 1 cloche observatoire d'artillerie VDP (Vision Directe et Périscopique)
- Issue de secours
Bloc 4: Observatoire
Observatoire d'artillerie et bloc de défense des abords Est de l'ouvrage
- 1 cloche observatoire par éléments de type normal
- 2 créneaux pour fusil mitrailleur 24/29
Bloc 5 : Casemate d'infanterie Sud
- Un créneau pour fusil mitrailleur 24/29
Bloc 6 : Casemate d'infanterie Nord
- Un créneau pour fusil mitrailleur 24/29
A noter que les blocs 5 et 6 ne sont pas reliés à l'ouvrage. Ils ont été construits ultérieurement pour combler les lacunes de la défense de l'ouvrage et sont des constructions allégées à l'épreuve du 75 seulement.
CONSTRUCTION, Environnement
On peut voir à proximité de l'ouvrage un blason comportant une impressionnante ancre de marine sculptée dans la pierre.
Ce blason a été édifié en 1932 par les Tirailleurs sur le col de Verroux et déplacé à son actuel emplacement en 1994, ce qui a sans nul doute permit d'assurer sa sauvegarde
DENOMINATION, Dénominations alternatives
Aussi connu sous la codification SAG ou EO9.
EFFECTIF, Commandement et/ou unité
L'effectif de l'ouvrage est de 310 hommes et 8 officiers principalement originaires du 86° BAF pour l'infanterie, de la 8° Bie du 157° RAP pour l'artillerie et du 215° Bataillon du Génie pour pour les transmissions et les sapeurs.
Cdt d'ouvrage : Cne PANZANI André (86° BAF)
Major d'ouvrage : Lt Pinon
Cdt l'infanterie : Lt Nicolas
Cdt l'artillerie : Cne Testas
Cdt le SRA : Lt Contesso
Réserves mobiles : Lt Porre
EQUIPEMENT, Electrique
L'ouvrage est alimenté par le réseau civil, une usine électrique est chargée d'assurer l'alimentation de l'ouvrage en cas de coupure du réseau civil.
L'usine électrique est équipée de trois groupes électrogènes à moteur diesel SMIM 4 cylindres type 4 SR 19 développant 100 CV à 600 t/mn dotés d'un alternateur fournissant 95 KVA en 220V triphasé, ainsi que d'un groupe auxiliaire CLM 1PJ65 doté d'une génératrice 110V continus pour l'éclairage de l'usine et d'un compresseur débrayable déstiné au remplissage des bouteilles d'air utilisées pour le lancement des moteurs SMIM.
Le refroidissement des groupes électrogènes est assuré par trois bâches à eau et par une batterie permettant le réchauffage de l'air neuf du casernement et un aéro-refroidisseur utilisant l'air extérieur.
Le troisiéme groupe électrogène a été démonté par le Génie dans les années 1950
Les moteurs d'origine de l'usine électrique portaient les numéros de série suivant :
1 - 540
2 - 541
3 - 539
Source(s) :
Liste des moteurs mai 1940 - Association Edelweiss
EQUIPEMENT, Hydraulique
L'ouvrage de Sainte Agnés est alimenté en eau par gravité depuis la source de la Madone de Gorbio, aussi dénommée source du Bausson.
Une conduite desservant aussi le village de Sainte Agnés relie le captage à l'ouvrage ou elle pénètre par l'entrée mixte.
Une conduite spécifique reliant l'entrée aux citernes permet l'approvisionnement de secours par camions citerne.
L'eau est décantée puis stockée dans trois citernes :
- Deux de 28 000 litres dites de réserve
- Une de 28 000 litres destinée au service normal
Deux citernes 'journalières' complètent le stockage
- La première de 2800 litres correspondant à la consommation journalière de la cuisine
- La seconde de 5 800 litres correspondant au besoins journaliers de l'ouvrage, hors armement.
L'eau nécessaire au refroidissement de l'armement est stockée pour moitié au pied des blocs concernés, l'autre moitié étant stockée en haut des bloc à proximité des pièces concernées.
L'eau est traité par CarboChloration avant d'être consommée.
Source(s) :
NARA - Dossier technique de l'ouvrage de Sainte-Agnes
EQUIPEMENT, Mobilier et second œuvre
L'ouvrage est doté de 144 places de couchage pour la troupe, réparties en 6 chambrées de 24 lits.
Du fait du service en trois quart, et du principe de la 'Banette Chaude', les lits utilisés successivement par trois soldats permettent d'assuer le couchage de l'intégralité de l'équipage.
Seuls les officiers ont une chambre à part
EQUIPEMENT, Transmissions
L'ouvrage de Sainte Agnés est comme tous les ouvrages de la ligne Maginot équipé en matériel téléphonique type TM32.
Le central principal de l'ouvrage est un central à 80 directions composé de trois panneau muraux TM 32 (deux pour 32 abonnés et un troisiéme pour 16 abonnés) ainsi que de deux tables d'exploitation à 14 circuits.
ETAT ACTUEL , Etat - utilisation actuelle
Resté propriété de l'état défense, l'ouvrage de Sainte Agnés a été entretenu par l'armée jusqu'en 1990, date de sa cession à la commune de Sainte Agnés
HISTORIQUE, Chronologie
1940 - Le bloc 2 ouvre le feu à partir du 21 juin sur les routes côtières (75mm, 81mm et 135mm) et dés le 22 les mortiers de 75mm du bloc 3 entrent en action pour dégager les avant-postes de Scuvion et Pierre-Pointue dont les dessus sont pris d'assaut par les troupes italiennes.
Le 23 juin, le bloc 3 tire contre des troupes italiennes approchant Menton. Les tirs ne cesseront qu'avec l'armistice et auront forcé l'ennemi à refluer.
Seront tirés 1 201 obus de 75, 234 obus de 135 et 80 de mortiers de 81 mm sans compter les 273 obus de 155 d'une batterie extérieure du 157° RAP, située à proximité de l'ouvrage.
Avril 1961, l'ouvrage de Sainte Agnés est réactivé comme d'autres ouvrages du SFAM dans la crainte d'un débarquement suite au putsch des généraux en Algérie.
1990 - La municipalité de Sainte-Agnès fait l'acquisition de l'ouvrage jusqu'alors resté propriété de l'Etat Défense. Source MinDef
La petite histoire : la gaffe ....
L'un des moteurs de l'usine a explosé lors de la réactivation de l'ouvrage en 1961. Selon la thèse officielle, la foudre est tombée sur l'ouvrage et a entrainé la destruction du moteur en question. Selon une source somme toute bien informée, un responsable du Service des Essences de Nice aurait eu l'idée de stocker de l'essence dans les cuves de l'ouvrage pour protéger le précieux carburant d'un éventuel plastiquage lors du débarquement que le commandement craignait suite au Putsch des Généraux.
L'information ne serait pas passée au niveau des agents du Service Electromécanique qui ignorant cela ont lancé le moteur du fond de l'usine lors de leur visite d'entretien planifiée. Ce moteur aurait alors explosé du fait du carburant inapproprié.
Tout le village l'a entendu et, semble t'il, cela sentait l'essence dans toute la vallée ....
Avec un moteur à explosion, tout est possible
le 22 juin 1940, les mortiers de 75 du bloc 3 ouvrent le feu pour dégager l'avant-poste de Pierre Pointue.
L'ennemi se replie sur la frontière.
Source(s) :
La ligne Maginot-Guide des forts à visiter (page 117)
le 14 mai 1970, un tube de 75 Mle 31 du bloc 2 est transféré au Musée de l'ouvrage du Simserhof.
Source(s) :
La ligne maginot - Ce qu'elle était, ce qu'il en reste - J-Y Mary
HISTORIQUE, Construction
Le marché de construction du gros-œuvre de l'ouvrage est passé à la société BORIE de Paris le 28 Septembre 1931, pour un montant total de 7,5 MF. Ce même marché intègre la construction de l'ouvrage de CASTILLON (7,7 MF), de l'ouvrage intermédiaire de la COTE 902 (3,2 MF) et du petit ouvrage du VALLON de GORBIO (1,1 MF), ces deux derniers étant finalement ajournés. Ce même marché intègre la construction de l'abri du COL des BANQUETTES (1,1 MF) et l'observatoire CORF du MONT OURS (1,3 MF - ajourné).
Le 31 Mai 1932, le projet technique remanié de l'ouvrage est émis par la DTF de Nice (dossier 534/F). Celui-ci s'attire un certain nombre de critiques de la part de l'Inspection Technique des Travaux de Fortification (ITTF) et de la CORF. Les plus importantes portent sur l'absence de surveillance et de protection sérieuse du versant Nord et Est du rocher de Ste Agnès, le flanquement défectueux du bloc Sud (B2) et la dimension excessive de certains locaux intérieurs. Par contre la création proposée de deux postes de tir au Nord (flanquement du rocher vers l'Est) et au Sud de l'ouvrage (flanquement vers le Righi et la montée des Cabrolles) pour couvrir les approches est saluée par la CORF, qui recommande de relier ces deux postes FM, futurs B5 et B6, à l'ouvrage par galerie. Cette dernière recommandation ne sera pas respectée.
Les instances centrales recommandent en particulier la création d'un bloc supplémentaire d'observation côté Est et de défense de l'à-pic (futur B4), recommandation déjà faite par l'ITTF dans son avis précédent du mois d'Octobre 1931 et "oubliée" par la DTF dans ce projet remanié. Moyennant ces amendements importants, le projet est approuvé par DM 3472 2/4-S le 9 Aout 1932.
Les travaux de percement des galeries débutent en même temps courant de l'été 1932. Fin Aout 1932, le gros-œuvre de l'ouvrage est considéré achevé à 5%.
Le projet de réseau de fil de fer barbelé de protection de l'ouvrage est défini et approuvé par la 4° Direction en Juin 1935, sous réserve que la mise en défense du petit tunnel passant sous l'éperon sud du rocher de Ste Agnès soit améliorée. Ce tunnel permet le passage du chemin vicinal montant des Cabrolles, et constitue un risque de contournement des défenses de l'ouvrage. Ainsi, un projet de mise en défense de ce tunnel grâce à une porte blindée défensive est proposé en Avril 1936.
La construction du gros oeuvre s'étale de Juillet 1932 à octobre 1934, l'ouvrage sera achevé en 1938
Source(s) :
SHD - carton 2V246, 6V11100
Du 6 au 12 septembre 1937, un nouvel appareil de téléaffichage (SATAS) est expérimenté à l'ouvrage mais non adopté.
Source(s) :
la ligne Maginot, ce qu'elle était, ce qu'il en reste - J-Y Mary (page 155)
DIVERS (Sans critère)
Lors de la réactivation de l'ouvrage en 1961, des personnes tentant de rentrer par effraction dans l'ouvrage des Banquettes ont été vues par le guetteur de la cloche observatoire.... et cueillis aussi vite par la gendarmerie.
Contact et infos touristiques :
Organisation ou association en charge de ce site
Informations pour la visite
Pour les horaires, consultez le site web de la mairie (lien ci-dessus)
Informations touristiques mises à jour le 08/10/2021
Contact :
+33 4 93 35 84 58
+33 6 88 75 70 89
Informations touristiques mises à jour le 08/10/2021
Source(s) :
Site mairie Sainte-Agnés
Fils de discussion
Bloc 3
2 messages, le dernier est de Pascal le 18/06/2021
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